Disney a bercé l’enfance de bon nombre de personnes avec des films d’animation à succès, plein d’enseignements, mais aussi de rêves. Si les petites filles ont forcément eu un faible pour »la petite sirène », on s’accorde tous à reconnaître que la plupart des enfants ont adoré »Le roi Lion ».
Il s’agit là de l’un des plus grands succès de l’histoire du cinéma. Il s’agit d’un mélange de décors bruts de la savane africaine, des personnages éponymes auxquels on s’attache, qu’on déteste même au besoin… Le mélange est fait pour créer un film que petits et grands ont aimé et aimeraient encore revoir.
Cependant, peut-on parler du Roi Lion sans aborder la fameuse maxime »Hakuna Matata » si chère aux personnages principaux ? Cette phrase aussi simple que légère est depuis, notamment grâce au film d’animation, devenue un classique très célèbre partout dans le monde. On vous explique pourquoi.
Roi Lion : un film d’animation Disney
Le roi Lion est un film d’animation qui raconte l’histoire de Simba, un lionceau exilé de son royaume après la mort de son père dont il a été injustement accusé. Avec l’aide d’un suricate et d’un phacochère, il revient des années plus tard, bien décidé à reprendre son trône et chasser l’usurpateur. Le film animé sorti en 1994 reste l’un des classiques de Disney. Il s’agit du 43e long métrage d’animation réalisé par le célèbre studio.
L’histoire du Roi Lion semble être inspirée de Hamlet de William Shakespeare. À l’instar des films d’animation précédents (la petite sirène, la belle et la bête ou encore Aladin), le roi Lion devient dès sa sortie un véritable succès du box-office sur le plan mondial.
Pendant de nombreuses années, il est d’ailleurs considéré comme le film d’animation le plus rentable de tous les temps. Sans surprise, le Roi Lion remporte de nombreuses récompenses à sa sortie. Le premier volet du film donne naissance à de nombreuses suites, à savoir Le roi Lion 2 : l’honneur de la tribu en 1998 et Le roi Lion 3 : Hakuna Matata en 2004.
Outre ces films d’animation, on compte également des séries dérivées comme »Timon et Pumbaa » et La Garde du Roi Lion. En 1997, Broadway met également en scène une comédie musicale intitulée »Le Roi Lion ». En 2019, un remake du film d’animation intitulé »The Lion King » voit le jour. Il sera suivi en 2022 par la deuxième partie, »The Lion King 2″.
Hakuna Matata : les origines d’une chanson
Hakuna Matata est probablement l’une des chansons les plus populaires du Roi Lion. Elle a permis de rendre populaire l’expression. En effet, aujourd’hui dès qu’on entend »hakuna Matata », on pense automatiquement au célèbre dessin animé Disney. Il s’agit notamment du titre d’une des chansons du film que Timon et Pumba, les fidèles compagnons de Simba, lui apprennent.
Hakuna Matata, une expression Swahili
En réalité, l’expression Hakuna Matata n’est pas née avec le film Disney »Le Roi Lion ». Elle est bien plus ancienne. Hakuna Matata est une devise issue de la culture swahilie originaire de la savane africaine. Le swahili est une langue parlée en Afrique de l’Est par plus de 150 millions de personnes. Certains pays comme la Tanzanie et le Kenya en ont fait leur langue officielle.
Cette phrase à l’apparence simple signifie »pas de soucis ». En Swahili, on dit »Hakuna matatizo ». Il s’agit d’une expression utilisée dans de nombreuses circonstances, notamment pour inviter quelqu’un d’inquiet à se détendre. Dans cette culture, elle est utilisée très fréquemment pour rassurer un interlocuteur ou conclure un marché. Elle est également intégrée dans la salutation pour dire que »tout va bien ».
Les réalisateurs ont décidé de conserver »Hakuna Matata » qui, littéralement, signifie »des problèmes n’ai-je » en préférence à la prononciation originelle. La raison est toute simple : cela sonnait bien mieux et était beaucoup plus simple à prononcer et à garder.
Hakuna Matata, une expression populaire déjà chantée
Disney n’a pas été le premier à populariser l’expression hakuna Matata. Déjà en 1983, le célèbre groupe Boney M sort une reprise de Jambon Bwana, d’un groupe kényan appelé Thème Mushroom.
Le refrain de la chanson avait notamment connu un succès sans précédent en raison de la célèbre phrase Hakuna Matata. La reprise de la chanson originale appelle à faire la fête sans prise de tête et sans inquiétude. Hakuna Matata devient ainsi une phrase célèbre en occident avant que 10 ans plus tard, Disney ne décide de l’intégrer dans le célèbre Roi Lion.
Une philosophie de vie incarnée par Hakuna Matata
Même si à l’origine l’expression Hakuna Matata ne veut rien dire de significatif, la musique, mais surtout le film d’animation Le Roi Lion, a réussi à en faire une véritable philosophie de vie. Les réalisateurs ont en effet eu l’idée de l’associer à une philosophie de vie choisie par les personnages Timon et Pumba.
Depuis la sortie du film, l’expression est souvent rattachée à la fameuse locution »carpe diem » chère aux épicuriens qui invitent à profiter de la vie sans se soucier des choses sur lesquels ils n’ont aucun contrôle.
C’est justement cet élan quelque peu exagéré d’attribut philosophique qui donne à l’expression Hakuna Matata une aussi grande popularité et une importance notoire encore aujourd’hui.
Hakuna Matata : la polémique
Même si l’expression existait bien avant la création du Roi Lion, les studios Disney l’ont rendu beaucoup plus populaire. Fort de ce fait, ils décident même d’en faire une propriété en enregistrant, courant 2003, une marque pour l’impression textile. Cela implique qu’avant d’imprimer cette expression sur un tee-shirt, il faudrait avoir obtenu l’accord de Disney sous peine de poursuites judiciaires.
En revendiquant la paternité d’une expression existant depuis des décennies et utilisée au quotidien par des millions de personnes dans de nombreux pays africains, Disney a suscité une polémique mondiale. Beaucoup ont qualifié cet acte d’appropriation de culture et de privatisation du langage sans aucune considération ni respect pour la langue Swahili.
Plusieurs activistes ont lancé des pétitions qui ont d’ailleurs récolté des milliers de signatures pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un »vol de culture et d’identité ».
